Découvrez l’œuvre d’art Entretenir le feu
Nous sommes tous d’accord pour dire que la vie pendant la pandémie de COVID-19 a été mouvementée. Beaucoup d’enfants et de membres de la famille n’ont peut-être pas reçu leurs vaccins de routine pendant cette période. Nous aimerions vous rappeler de maintenir la vaccination de votre famille à jour.
Nous avons demandé à l’artiste tlingit Guná Jensen et au graphiste ojibway et anishinaabe Mark Rutledge de créer une œuvre pour nous faire réfléchir à notre santé.
Les histoires de résilience intergénérationnelle de la grand-mère de Guná ont inspiré l’œuvre Entretenir le feu qui nous inspire tous à réfléchir à notre bien-être.
Inspiration artistique de l’œuvre Entretenir le feu
Dans ma jeunesse, ma grand-mère m’a raconté beaucoup d’histoires différentes. Ces histoires lui avaient été transmises par ses grands-parents et nos ancêtres. Il y a une histoire qui me vient souvent à l’esprit depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Là où j’ai grandi, nos récits mettent souvent en scène des enfants qui écoutent les sages paroles de leurs parents et grands-parents. Il y a une histoire qui parle du moment où les maladies ont commencé à se propager sur notre territoire. Durant cette période morbide, il y avait un village, et dans ce village, une famille. Dans cette famille, une jeune fille se faisait dire sans cesse par ses grands-parents de préserver le feu, coûte que coûte. Jour et nuit, il fallait garder le feu vivant, lui disait-on. Cependant, les maladies prirent bientôt le dessus sur le village, et beaucoup tombèrent irrémédiablement malades.
Finalement, un village voisin s’est inquiété parce qu’il n’avait pas eu de leurs nouvelles depuis longtemps. Ils sont donc entrés dans le village. Ils ont parcouru le village, ont regardé dans de nombreuses maisons et ont vu que beaucoup avaient succombé.
Ils ont fini par remarquer de la fumée sortir de l’une des tentes. Ils se sont dirigés vers cette tente, et à l’intérieur, ils ont vu une petite fille près du feu.
Elle avait survécu. Ses grands-parents étaient allongés tout près, morts. Cette petite fille a survécu parce qu’elle avait gardé le feu vivant.
Lorsque j’ai créé cette œuvre, je pensais à ces histoires qui représentent notre survie et notre résilience en tant que peuples autochtones. Je pense à la façon dont nous avons surmonté des tentatives d’assimilation et de génocide. Dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, c’est une grande priorité pour moi de rester en santé afin de continuer d’être autour de mes aînés, de parler notre langue avec eux et de continuer à apprendre nos récits et notre histoire avant que ces connaissances ne disparaissent pour toujours.
En tant que femme autochtone qui travaille constamment dans la collectivité, ma priorité absolue est de garder ma vaccination à jour et de prendre soin de ma santé afin d’assurer la sécurité de nos collectivités et de nos aînés. À notre façon, nous savons que personne n’est séparé des autres; nous sommes connectés. Nous devons prendre soin les uns des autres.
La petite fille était mon arrière-grand-mère et si elle n’avait pas écouté ces conseils, je ne serais pas ici aujourd’hui.
Gunalchéesh,
Guná
Biographies des artistes
Guná Jensen et Mark Rutledge ont collaboré à la création de l’œuvre Entretenir le feu.
Guná Jensen
Guná est d’ascendance dakhká tlingit et tagish khwáan du clan Dahk’laweidi qui relève de la lignée loup/aigle. Sa famille habite dans la région des lacs du Sud du Yukon depuis de nombreuses générations.
Elle est artiste tlingit, danseuse, apprenante de langue et éternelle étudiante des motifs artistiques de la côte du Nord-Ouest. Guná est titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Emily Carr University of Art and Design avec une majeure en arts visuels. Elle parle souvent de son travail communautaire continu sur ses terres ancestrales comme de sa maîtrise. En tant qu’artiste et professeure, Guná a pour mission d’aider à démanteler les processus coloniaux qui enveloppent la société et l’éducation. Elle participe activement à la déconstruction de la pédagogie et des méthodologies eurocentriques pour jeter de nouvelles bases de compréhension interculturelle, de sécurité et d’autonomisation. Ces valeurs sont incarnées par son apprentissage de la langue tlingit, sa pratique artistique et son enseignement à l’University of Alaska Southeast.
Mark Rutledge
Mark est un créatif possédant des décennies d’expérience qui travaille actuellement à Whitehorse, au Yukon. Il est également l’ancien président national de l’association Design Professionals of Canada. Mark a été le premier concepteur autochtone élu à ce poste en 2018 et il a été le premier à assurer la direction depuis l’Arctique canadien.
Mark occupait un poste supérieur de création chez Outcrop Communications, la plus ancienne agence de publicité et de marketing de l’Arctique canadien. Fondée il y a 50 ans, Outcrop possède des bureaux dans chacun des 3 territoires : le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. En plus de son expérience en conception dans les secteurs privé et public, Mark est l’un des rares concepteurs ayant des racines profondes et une expérience en conception pour les collectivités et les organisations autochtones du Canada. Mark est titulaire d’un diplôme en graphisme du Collège Seneca à Toronto, en Ontario. Il consacre son temps à de nombreux organismes sans but lucratif et est lié à ses racines ojibway et anishinaabe dans la Première Nation de Little Grand Rapids (territoire visé par le Traité no 5), dans le nord du Manitoba.